Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *

Sport : Un pédophile peut-il entraîner des jeunes filles ?

 Comment un pédophile peut-il entraîner des jeunes filles ?

L'affaire est revenue et TF1 vient même d'en diffuser un rappel lundi soir 22 novembre sous la forme d'un téléfilm Service volé s'inspirant de faits réels et d'un ouvrage livré en 2007 par l'ancienne joueuse de tennis Isabelle DEMONGEOT, soucieuse par ce témoignage d'aider les autres avec un hommage à toutes les victime. Mais une question demeure toujours : un pédophile peut-il entraîner des jeunes filles ? 

Comment un pédophile peut-il entraîner des jeunes filles ?

L'ancienne numéro deux du tennis français (ci-contre) avait voulu en 2005 déposer une plainte à l'âge de 39 ans auprès de la gendarmerie de Draguignan, dévoilant un terrible secret qui l'avait empêchée de vivre normalement durant des années et des années. Un secret qu'avait perçu un médecin qui avait senti que quelque chose bloquait Isabelle DEMONGEOT. Mais sans qu'elle imagine que les faits pourraient être prescrits. Elle accusait alors son ex-entraîneur Regis de CAMARET (en tête d'article) de l'avoir violée plusieurs années durant, la première fois en 1980 dans une chambre d'hôtel à l'occasion d'un tournoi. Des viols qui se répéteront ensuite, que ce soit dans la voiture de de CAMARET, les vestiaires ou dans le local à balles du club de tennis des Marres à Saint-Tropez (Var). « Il m’a tout enlevé cet homme, il m’a vidée, il m’a enfermée dans un système, c’est une forme d’emprise que j’ai subie », avait expliqué Isabelle lors du procès intenté par deux autres victimes. L'ancienne championne découvrira en effet, au fil de l'enquête de gendarmerie, que beaucoup d'autres jeunes filles avaient subi le même sort. L'une d'elles, qui précise avoir subi des attouchements sexuels répétés dès 10 ans et avoir été violée à 14 ans au domicile de de CAMARET, avait déposé plainte en 2002 à Draguignan, mais l'affaire avait bizarrement été classée sans suite sans que l'on puisse en comprendre les raisons. Vingt-huit anciennes élèves de Régis de CAMARET, aujourd'hui âgées d'un peu plus de 45 ans, déclareront durant l'enquête avoir subi elles aussi à l'adolescence des contacts physiques équivoques, des agressions sexuelles ou des viols. Les accusations s'étalaient sur une quinzaine d'années, de la fin des années 70 jusqu'au début des années 90. Et évidemment beaucoup de ces joueuses ne se connaissaient pas avant d'avoir été contactées par les enquêteurs, ce qui pouvait expliquer leur silence en dehors de la honte qu'elles auraient pu éprouver. Et puis à qui auraient elles pu parler de ce qui leur était arrivé. Reste que la plupart des faits, évoqués tardivement, seront frappés de prescription. Les jeunes femmes évoqueront toutes une sorte de "gourou" qui savait endormir la méfiance des parents, "un pervers" qui aimait s'introduire dans les douches ou les chambres des filles à l'internat, un adulte à "l'emprise terrible" qui clamait son plaisir d'être "un loup dans la bergerie". Vingt-six accusatrices n'auront donc qu'un statut de témoins à cause de cette prescription. Seules deux anciennes joueuses âgées, Stéphanie CARROUGET et Karine POMARES, seront en mesure de se porter partie civile pour des faits remontant à 1989-1990 et de répondre à l'attente d'Isabelle DEMONGEOT après que celle-ci eut alerté qui de droit et notamment un gendarme. On trouvera dans l'ordinateur de de CAMARET des photos de jeunes filles en partie nues qui finiront par alourdir le passif d'un entraîneur que personne n'avait jusque-là soupçonné. Encore moins les parents de toutes ses élèves qui lui avaient confié leurs enfants !

Comment un pédophile peut-il entraîner des jeunes filles ?

L'implication dans l'affaire de l'ancienne n°1 du tennis féminin finaliste à Wimbledon en 1998, Nathalie TAUZIAT (ci-contre) sera tue dans le téléfilm de TF1, alors que son témoignage avait pourtant fortement bouleversé toutes celles qui attendaient une réparation après le dépôt de plainte d'Isabelle DEMONGEOT. Seulement pouvait-il en être autrement tant l'attachement de TAUZIAT pour son ancien entraîneur apparaît évident ? D'autant que les deux avaient ouvert un tennis-club dans les Landes où du reste Régis de CAMARET sera arrêté ! De la même façon, il ne sera pas question directement dans cette diffusion de TF1 de Régis de CAMARET mais d'un dénommé MAILLAN. En s'abstenant de cautionner les agissements répréhensibles de son ancien entraîneur, Nathalie TAUZIAT aurait elle voulu se venger de son ancienne rivale au plan national ? Le monde du tennis s'est bien entendu posé la question et il a même été demandé à l'ancienne numéro 1 de démissionner des fonctions qu'elle occupait au sein du comité directeur de la Fédération Française de Tennis, ce qu'elle a refusé. « Je ne démissionnerai pas. Il me reste deux mois de mandat, je n'ai aucune raison de le faire. Je ne savais pas que témoigner était un délit », expliquera t-elle au journal Sud-Ouest. « Elle nie, dira Isabelle DEMONGEOT. Elle est comme lui, elle répond comme lui. On a l'impression qu'ils sont pareils, identiques. Peut-être qu'elle a aimé cet homme et que pour elle c'est impossible que cet homme qu'elle a aimé ait pu faire subir tout cela à toutes ces femmes. Elle est  tout de même maman de trois filles. C'est étonnant de faire en sorte d'ouvrir son club de Cap Breton à des enfants et que ce soit lui, de CAMARET qui s'en occupe ! ça me fait vraiment froid dans le dos ». Le pire c'est que Philippe CHATRIER, le responsable de la Fédération, n'avait pas voulu croire non plus l'ancienne championne qu'était Isabelle lorsqu'elle avait cru devoir lui rapporter ce dont elle avait été victime !

Cette affaire qui avait valu à l'entraîneur d'être condamné en 2014 aura donné du sport une image bien navrante, d'autant que depuis une autre plainte a retenu l'attention ! Celle de la patineuse Sarah ABITBOL ! On notera aussi au passage que pour Isabelle DEMONGEOT, il n'était pas facile de parler de tout ça dans les années quatre-vingt-dix. « C’était le boom du tennis féminin. On ne voulait pas ternir notre image. On avait déjà eu du mal à ce qu’on parle de nous. Violée et homosexuelle, j'ai eu la double peine en termes de préjugés », a regretté la sportive, qui verra son agresseur de CAMARET être défendu par Éric DUPONT-MORETTI, qui était alors avocat et pas encore le complice d'une Macronie discutable. Ce qui n'est guère étonnant !

Commentaires

Articles les plus consultés

Iel se faisait appeler Véronika ou Coupe-zizi...

Par qui sommes-nous dirigés ? Un reportage saisissant...

L'affaire Jean-Michel Trogneux... un mensonge d'Etat ?