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Jean Hénoque... En 1941, il était chargé de traquer les résistants communistes !

Jean HENOQUE (ci-dessus) était un jeune fonctionnaire de police non dépourvu d'ambition à l'image d'un René BOUSQUET qui était parvenu à se hisser au sommet de la hiérarchie durant la Collaboration. En janvier 1942, placé à la tête d'une Brigade Spéciale des Renseignements Généraux, il sera chargé de traquer les résistants communistes installés en Région Parisienne. Et cela avec une brutalité et une redoutable efficacité. Ce cheminement trouverait une explication dans l’influence que son oncle maternel, Lucien ROTTEE, a pu avoir, lui qui avait connu une ascension sociale et professionnelle assez spectaculaire après son entrée à la préfecture de police en 1914, puisqu'il était parvenu au grade de commissaire sept ans plus tard2. On peut donc croire que cela avait dû grandement favoriser la nouvelle vocation de son neveu qui, avant la guerre, travaillait au sein d'une société de construction de câblages téléphoniques produisant également toutes sortes d’engins très sophistiqués. Reconnaissons que l'homme était doté d’une bonne instruction, d’une solide corpulence et d’un grand sens de la discipline, qu'il n'avait pas d’opinion politique connue, et qu'il avait donc le profil parfait pour faire un « bon flic ». Mais sa carrière policière très honorable au départ, somme toute assez tranquille, sera totalement chamboulée par les conséquences de la défaite de juin 1940 et surtout par l’entrée en résistance du Parti communiste français au cours de l’été 1941.

Entre les mois de mars et de juillet 1941, pas moins de onze décrets avaient réformé en profondeur la structure et les missions de la police. Sans doute l'administration de Vichy voulait-elle disposer rapidement d’une nouvelle police centralisée, bien formée, bien armée et surtout totalement dégagée de toute influence républicaine et maçonnique de façon à collaborer le plus efficacement possible avec les nazis. Et le 21 août 1941 va se produire un événement d’une importance majeure avec l'assassinat d'un sous-officier allemand, l’aspirant Alfons MOSER, abattu ce jour-là dans la station de métro du boulevard Barbès, par deux militant du PCF, Pierre GEORGES, surnommé le « colonel Fabien » et son adjoint, Gilbert BRUSTLEIN. Ce sera le premier véritable attentat anti-allemand commis dans la capitale depuis les débuts de l’occupation. Au sein des Renseignements Généraux le commissaire Jean HENOQUE détaché Le 1er janvier 1942 de la direction de la police municipale partira les rejoindre au sein des Brigades Spéciales. Composées chacune d’une centaine d’inspecteurs, divisées en une dizaine d’équipes, les deux Brigades spéciales créées agissaient dans un climat idéologique particulier marqué par une xénophobie et un anticommunisme virulents. 

Mais tout aura une fin et la libération de Paris contraindra le 14 août 1944, HENOQUE a franchir la frontière belge pour mettre son épouse et ses enfants en sécurité. Il reviendra ensuite brièvement en France. Disons que depuis l’été 1943, il avait compris que la guerre était perdue pour l’Allemagne. Il finira par reprocher fortement à son oncle Lucien ROTTEE de l’avoir mis « dans un guêpier » en le nommant à la tête de la BS-2 des Renseignements Généraux et il s’en voudra d’avoir accepté ce « cadeau empoisonné » regrettant l’époque où il poursuivait les malfrats au sein de la police judiciaire. Sur le plan judiciaire, les trois lois d’amnistie promulguées les 16 août 1947, 5 janvier 1951 et 6 août 1953, permettront de vider les prisons de tous les collaborateurs qui s’y trouvaient encore et après avoir été un temps en cavale, Jean René HENOQUE mourra finalement d’une crise cardiaque à son domicile bruxellois à près de 87 ans le 4 janvier 1996, et donc sans avoir jamais dû rendre compte de son action pendant la guerre.

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