Erich Priebke, l'autre boucher SS retrouvé en Argentine
S'il est moins connu que GOERING, HIMMLER, MENGELE, EICHMANN ou GOEBBELS, Erich PRIEBKE n'en reste pas moins l'un des criminels les plus brutaux et les plus efficaces qui aura été le plus pourchassé à la fin de la guerre. D'autant qu'à 31 ans il était l'un des nazis les plus connus en Italie. N°2 de la Gestapo dans la capitale italienne il s'y était illustré comme second de Herbert KAPPLER, participant entre autres en mars 1944 au massacre des Fosses Ardéatines où avaient été tués 335 Italiens en représailles de la mort de 33 soldats allemands. Sans doute aussi parce qu'il avait de nombreux contacts au sein des fascistes transalpins et de l'Eglise romaine. Le 24 mars 1944, en représailles à une attaque des partisans italiens qui avait fait 33 morts parmi les soldats allemands, 335 civils, dont 75 d’origine juive, avaient été froidement exécutés, tués par groupes de cinq à l’intérieur des grottes, une balle dans la nuque. Une tuerie confiée à un escadron de la mort principalement composé d'officiers qui n'avaient jamais tué auparavant et que l'on avait stimulé pour l'occasion. Herbert KAPPLER avait en effet ordonné que plusieurs caisses de cognac soient livrées dans les grottes pour calmer les nerfs des officiers chargés de donner la mort. A la tête du commando des bourreaux, deux officiers SS dont le capitaine Erich PRIEBKE, qui se défendra par la suite en assurant avoir suivi les ordres de tuer. Les officiers avaient reçu l'ordre de conduire les prisonniers condamnés dans les grottes avec les mains liées derrière le dos, puis de les faire s'agenouiller afin que les soldats puissent placer une balle directement dans leur cervelet, en s'assurant monstrueusement qu'il ne faudrait pas plus d'une balle par prisonnier. Beaucoup seront forcés de s'agenouiller sur les corps de ceux qui avaient été tués avant eux parce que la grotte était remplie de cadavres. Après les exécutions, des explosifs seront utilisés pour fermer les grottes jusqu'à ce que le massacre soit découvert. Après la défaite de l'Allemagne nazie, et avoir été arrêté par les Américains à la fin de la guerre, il parviendra à s'évader de l'endroit où il était détenu en 1946. Dans sa cavale, PRIEBKE bénéficiera de l'aide d'un évêque en poste à Rome, un certain Aloïs HUDAL. C'est un passeport de la Croix Rouge établi en 1948 au nom d'Otto PAPE qui lui permettra d'échapper avec sa famille aux recherches de ceux qui avaient à coeur de retrouver tous les coupables des monstruosités commises par les nazis.
Condamné à la prison à vie en 1998 après avoir été extradé d'Argentine vers l'Italie, il y avait vécu plus d'une quarantaine d'années sous le nom d'Erico PRIEBKE. Beaucoup de nazis s'étaient en effet établis à Bariloche, un petit village des Andes situé à la frontière avec le Chili car, avec ses lacs alpins et son architecture européenne, la ville ressemblait alors étrangement à l'Allemagne. PRIEBKE avait pu y être localisé en mars 1994 après avoir été trahi par un autre nazi du nom de Reinhard KOPPS qui l'avait pourtant aidé à s'enfuir d'Europe. Une belle leçon de solidarité. L'ancien capitaine SS décédera en 2013. Selon les médias, l'avocat a déclaré que l'ancien nazi, qui n'avait jamais exprimé de remords à la suite de ce massacre en Italie, avait laissé une interview écrite et une vidéo comme testament humain et politique. Il défendait même encore avant sa mort des thèses négationnistes. Pour lui, le procès de Nuremberg était un vaste théâtre pour s'acharner sur l'ennemi vaincu. Il avait prétendu qu'à Mauthausen il y avait d'immenses cuisines en fonction pour les prisonniers. Quant aux chambres à gaz, il disait attendre encore les preuves. L'Holocauste aurait donc été une invention des Américains pour détourner l'attention de leurs propres crimes de guerre. Et aujourd'hui, notamment les jeunes générations, sont soumises à un lavage de cerveau afin d'assujettir leur capacité de jugement. D’après la BBC, l’homme avait exprimé sa dernière volonté d’être enterré en Argentine aux côtés de son épouse Alicia STOLL avec laquelle il avait eu deux enfants. Mais le gouvernement argentin avait refusé la demande, laissant les autorités italiennes dans l’embarras. L'ancien capitaine SS a donc finalement été enterré secrètement dans un cimetière situé dans l'enceinte d'une prison italienne. Le reportage ci-dessous réalisé pour la chaîne Planète Justice revient sur la traque opérée en Argentine et sur ce qui avait permis l'arrestation de PRIEBKE.


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