11 novembre 1918... Une première capitulation allemande ?
L'Allemagne aurait-elle été trahie de l'intérieur et notamment, ce que l'on sait moins, par le Prince Max de BADE, le chancelier allemand, ancien responsable de la Croix Rouge, qui est à l'origine de l'abdication de Guillaume II le 9 novembre 1918 ? laquelle sera à l'origine de la demande d'armistice du 11 novembre ? La question a longtemps été posée trouvant même des réponses qui satisfaisaient les nazis et Adolf HITLER le premier, et puisqu'après tout il fallait un coupable, ce ne pouvait être que les Juifs et personne d'autre... Ce qui est certain, c'est qu'il y avait eu à l'automne 1918 une véritable conjonction d'événements défavorables pour le Kaiser Guillaume II de Prusse, et ils l'auront incité à abdiquer et à demander soudain l'armistice. Non sans qu'il ait été pressé de le faire dès le 9 par toute une quantité de responsables militaires comme von HINDENBURG et LUDENDORFF qui avaient jusque-là fort bien mené les troupes allemandes mais qui n'étaient plus suivis par leurs hommes. Mais quels étaient dans le détail ces événements qui auraient incité ces responsables militaires à suggérer à l'empereur Guillaume II d'abdiquer afin surtout de préserver sa vie car celle-ci était alors en danger ? Comme l'avait été celle de son cousin le Tsar Nicolas en Russie, quelques mois plus tôt.
En premier lieu une mutinerie de la marine allemande à Kiel qui avait semble-t-il provoqué un embrasement dans tout le pays puisqu'on affirmait que des ouvriers occupaient déjà les grandes villes décidés à en découdre. La mutinerie qui avait débuté à Kiel le 29 octobre avait fait rapidement tache d’huile, s’étendant aux autres ports de la Baltique puis affectant les villes de Munich, Berlin, et Metz alors sous domination allemande. Il est vrai qu'un blocus maritime britannique affamait déjà la population allemande depuis le début de l'année 1916, que les produits alimentaires étaient rationnés, et que la ration journalière était inférieure à 1 000 calories. Il n'en fallait donc pas davantage pour que le pays à bout de privations s'embrase et qu'il se révolte. En 1917 une terrible famine fera plusieurs centaines de milliers de victimes. Sur le plan militaire, après l'offensive franco-britannique d'août 1918 et l'entrée en guerre de l'armée américaine qui venait de déclarer à son tour la guerre à l'Allemagne, l’affaire semblait entendue. Cependant, il faudra attendre fin septembre pour que le haut commandement allemand se résolve à envisager qu'un armistice voire une capitulation inconditionnelle sauverait l'Allemagne et leur kaiser du pire.
Ce qui est aujourd'hui établi, c'est que dès la fin août 1918 on avait déjà prêté à l'Allemagne le souhait de négocier une paix avec les Etats-Unis. Le chancelier von HERTLING âgé et malade venait de donner sa démission remplacé par le Prince Max de BADE et depuis le 8 août il était clair que l'Allemagne ne gagnerait pas la guerre parce que son armée était à bout de souffle et que le moral des troupes n'y était plus. Bulgarie, Autriche, Turquie... les défaites étaient de plus en plus nombreuses. A tel point que fin septembre, on hésitait pas à suggérer qu'il se produise une révolution et qu'on mette un terme au règne de l'empereur Guillaume II devenu un souverain incompris qui n'éprouvait de passion que pour ses costumes et un certain apparat. La déchéance de ce dernier devenait même la seule susceptible de sauver un pays qui n'y croyait plus et qui n'avait plus confiance en ceux qui le dirigeaient. Se sentant en danger mais sans vouloir réellement comprendre ce qui se passait dans son propre pays, l'empereur avait quitté Berlin et rejoint ses officiers à Spa en Belgique au mois de Mars précédent, une ville toujours occupée par ses troupes. Sans doute avait-il estimé que celles-ci parviendraient à mettre un terme à la rébellion qui s'étendait dans tout le pays et qu'il pourrait renverser une situation bien compromise. Cela ne sera pas le cas d'autant que le chancelier le Prince Max de BADE avait proclamé son abdication dès le 8 novembre sans même le consulter et proposé à une opposition socialiste de prendre la relève. Le socialiste SCHEIDEMANN lui succèdera et après trois journées d'échanges avec les alliés, l'armistice sera signé le 11 novembre. Guillaume II n'aura dès lors d'autre solution que celle de partir dès le 10 en exil aux Pays-Bas.


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