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Ernst von Salomon, l'écrivain contestataire de la République de Weimar...

 

Ernst von SALOMON reste un écrivain engagé qui aura voulu témoigner dans un ouvrage d'une expérience vécue dans l'Allemagne du début des années 1920 ! 

Né le 25 septembre 1902, ce fils d'un haut fonctionnaire de la Police a tout juste 16 ans lorsque l’armistice est signé le 11 novembre 1918 au terme d'un conflit auquel il n'a pu participer, une armistice qu'il vit mal à l'âge qui est le sien où des passions empêchent, c'est vrai, la résignation.  « Nous ne luttons pas, écrira-t-il, pour que le peuple devienne heureux, nous luttons pour lui imposer une destinée. » Si la confusion est le premier sentiment dont parle l’auteur à l’ouverture de son tout premier ouvrage, Les Réprouvés, l’espérance lui succède aussitôt et c’est cette tension permanente entre deux penchants contraires qui fait de la lutte acharnée de cet homme sa raison de vivre, l'histoire d'une lutte insurrectionnelle aussi. Comme l'a écrit un chroniqueur dans un long plaidoyer, c'est sans doute cette passion qui l'amènera à s'engager dans les Freikorps ou Corps francs pour poursuivre une lutte qu'il aurait voulu vivre autrement. Il croyait alors à la nécessité de prendre les armes pour protéger l'État contre les aspirations internationalistes des Bolcheviks. Pendant le putsch de KAPP il fera partie d'une brigade marine. Il sera ensuite activiste au sein de l'organisation Consul pendant la République de Weimar. Condamné par la Cour suprême de la République de Weimar à cinq ans de réclusion (jusqu'en 1928) et cinq ans d'indignité nationale (déjà) pour complicité dans le meurtre de Walter RATHENAU qu'il accusait d'avoir trop facilement accepté les conditions faites à l'Allemagne par le traité de Versailles, il embrayera ensuite pour une carrière menée dans la littérature. Il se tiendra cependant à l'écart de la montée du nazisme qui avait séduit d'autres membres des Freikorps. C'est du reste de l'un de ces Corps francs qu'émergera un certain Adolf HITLER.

L'équilibre qu'il recherchait après son acte, von SALOMON ne le trouvera cependant pas, bien qu’il en ait eu l’intuition, avant sa sortie de prison. Parce qu'il était encore trop brûlant, trop extrême dans sa volonté d’agir à tout prix, jusqu’au crime. Il refusera les honneurs des nazis même si ses analyses avaient trouvé grâce auprès de gens comme DRIEU de la ROCHELLE ou BRASILLACH en France. Au terme de la guerre, les Alliés le suspecteront du reste un temps d'avoir également été un nazi et l'interneront dans un camp jusqu'en 1946. Il éprouvait cependant pour le nazisme la répulsion la plus vive, d'autant qu'il vivait avec une juive fortement américanisée, en écrivant des livres et des scénarios de films aussi apolitiques que possible. Dans un autre livre publié en 1951, Le Questionnaire, on le verra tourner en dérision l'entreprise de dénazification. Il décédera le 9 août 1972 à Winsen, près de Hambourg et reste l'une des figures majeures de la révolution conservatrice allemande des années vingt. Proche d’Ernst JUNGER dont il restera l’ami jusqu’à sa mort, Ernst von SALOMON eut un destin révélateur de celui de l’Allemagne.

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