Les attentats parisiens de l'été 1995, c'était lui ! Mais pas que...
Ce visage aura fait le tour de toutes les rédactions au cours de la journée du 7 septembre 1995 et 170 000 affiches seront placardées un peu partout après un nouvel attentat commis à Villeurbanne. Seulement, après avoir été abattu, les attentats ne s'arrêteront pas et il sera démontré que le dénommé Khaled KELKAL (photo ci-dessus) subitement devenu l'homme le plus recherché de France n'était que l'un des protagonistes des différentes agressions commises dans le métro en juillet 1995. Le problème pour le ministre Jean-Louis DEBRE va être dans un premier temps de rassurer les Français en déployant d'énormes besoins en vue de parvenir à mettre un terme à cette spirale de violence.
Avant de s'arrêter sur ce profil-là les enquêteurs avaient pas mal cherché, se demandant qui pouvait être le ou les tueurs de l'ombre qui faisai(en)t régner la terreur en France depuis le mois de juillet. Finalement, ce sont des empreintes retrouvées sur le ruban d'un engin destiné à faire sauter le 26 août le TGV Lyon-Rennes qui trahiront l'intéressé, d'autant qu'il n'était pas un inconnu des services de police. Il avait commis un vol cinq ans plus tôt et il était recherché pour être impliqué dans une fusillade qui avait eu lieu à Bron une quinzaine de jours avant l'attentat de Paris, un affrontement où avaient été blessés trois policiers. La voiture qui avait forcé un barrage et qui avait été retrouvée quelque temps plus tard lui appartenait. Le fait que soudain l'affaire puisse être rattachée à un visage va changer bien des choses. Pourtant, ce jeune homme ne paraissait pas avoir les épaules pour avoir commis seul de tels attentats. Né en Algérie, Khalid KELKAL avait grandi à Vaulx-en-Velin dans la banlieue lyonnaise et il avait longtemps été considéré comme un jeune homme sans problème élevé par une famille qui s'était parfaitement bien intégrée et qui était respectée. Jusqu'à ce qu'à l'entrée d'études supérieures, il ne bascule dans la primo délinquance. C'est l'impossibilité d'avoir accès à la seconde du lycée La Martinière et de devoir s'incliner devant une autre candidate moins brillante que lui mais Française qui en sera la cause. « Dans ma classe de première option chimie, ils n'avaient jamais vu d'Arabe, comme ils disent franchement... J'avais les capacités de réussir mais j'avais pas ma place. (...) Quand je suis arrivé au lycée, ça m'a pas plu, j'ai pas tenu », racontera t-il à une relation sociologue. Co auteur d'un casse et pour avoir défoncé la vitrine d'un commerçant en vue d'un vol, il sera arrêté et aussitôt condamné à deux ans de prison. Et c'est en détention qu'il apprendra l'arabe et qu'il se radicalisera découvrant la religion. Convaincu, il deviendra vite un combattant islamiste. Un codétenu, un certain Khelif, le recrutera pour le Groupe islamique armé (GIA) et qui arrivera à convaincre Khaled, qui n'aura plus qu'une envie à sa sortie : partir en Algérie retrouver ses ancêtres, approcher au plus près ce qu'il pense être le véritable islam. A Bruxelles celui qui finira de le transformer. Ali TOUCHENT, envoyé spécial du GIA en Europe, le renverra en Algérie à deux reprises et on le chargera de transférer armes et finances. Ce sera le début d'en engagement mortifère.
A Chasse-sur-Rhône, un groupe d'islamistes délinquants finira par attirer l'attention des enquêteurs. Le 27 septembre après avoir découvert un campement de fortune dans une forêt environnante, les gendarmes interviendront. Deux d'entre eux en treillis de combat résisteront aux hommes venus les interroger mais l'un des deux, probablement KELKAL parviendra à s'enfuir. Seulement le 29 septembre, au lieu-dit Maison-Blanche à Vaugneray, dans les Mont du Lyonnais. le fugitif qu'il était devenu sera tué arme à la main par des gendarmes d'élite sur lesquels il avait ouvert le feu. Sans doute y aurait-il eu intérêt à le prendre vivant pour en savoir davantage sur ce qu'était devenu Khalid KELKAL mais sans que l'on parvienne à comprendre ce qui apparaît aujourd'hui comme une exécution. Elle sera même médiatisée dans un journal suisse sans que les autorités policières reconnaissent avoir donné l'ordre de tuer le terroriste. Le jeune Algérien mort, on pensait qu'il en serait terminé des attentats.
Ce ne sera pas le cas puisque le 6 octobre, le jour même des obsèques de KELKAL un nouvel engin de mort sera trouvé à Paris dans une poubelle devant la station de métro Maison Blanche. Sans pour autant qu'il y ait de victimes malgré l'explosion de l'engin. Dix jours plus tard, à nouveau dans le métro à la station Musée d'Orsay, une nouvelle charge explosera dans le RER. Ce sera le huitième attentat de commis en quatre mois ! La bombe avait été placée sous le siège d'un compartiment. Le nom d'un certain SLIMANI apparaîtra soudain, dont le nom figurait sur un agenda de KELKAL qui amènera les enquêteurs dans le XVIè arr. parisien chez un dénommé BEN SAID. Après maintes filatures, les deux hommes seront suspectés de préparer un nouvel attentat sur un marché en plein air qui devait venger KELKAL et causer davantage de dégâts encore que celui de Saint-Michel en juillet et ils reconnaîtront qu'ils étaient chez eux, que nos femmes finiraient par porter le voile et qu'il en serait ainsi maintenant jusqu'en Europe du Nord ! Seulement, après avoir confondu ces têtes pensantes, encore allait-il falloir prouver devant les tribunaux quelle était leur responsabilité et ça... Et KELKAL mort, il serait d'autant plus difficile de savoir qui avait fabriqué la bombe meurtrière de juillet et qui l'avait placée dans le RER ? BEN SAID et un de ses complices Ali BELKACEM seront néanmoins poursuivis devant les tribunaux en 2002 ! Un procès durant lequel ils apparaîtront arrogants et sans chercher à comprendre les victimes qui leur feront face. Au terme du procès on en saura guère plus incapable de savoir quelle était la responsabilité du G.I.A dans ce terrorisme et les deux prévenus seront condamnés à la prison à vie ! Rachid RAMDA, celui qui avait financé toutes ces opérations et qui s'était enfui en Angleterre sera extradé en 2005 et devra répondre à son tour de son implication dans tous ces attentats.
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