Konrad Henlein, le Sudète tchèque révolté...

  

Voilà un homme, Konrad HENLEIN (ci-dessus), dont on aura peu parlé et qui aura pourtant joué un rôle essentiel dans le début de dernière guerre menée contre les nazis. Leader du Front patriotique des Sudètes (Sudetendeutsche Heimafront), un mouvement crée en 1933, qui avait été rebaptisé le parti allemand des Sudètes en 1935, son parti était devenu, cette année-là, la deuxième formation au parlement tchèque grâce à un million de suffrages obtenus. Avec des composantes qui n'avaient jamais cessé de croître entre 1920 et 1930 et le fait que les Sudètes représentaient à eux seuls 30% du peuple tchèque. Ce qui avait dû aiguiser les appétits de l'homme et l'inciter à demander de rencontrer Adolf HITLER dont il avait deviné quels étaient les plans de conquête. Et ces Allemands de la Bohème tchèque dont il était et qu'on avait privés de l'influence allemande après le traité de Versailles de 1922 nourrissaient en 1938 des velléités de rattachement à ce grand Reich qui venait de se fortifier depuis son anschluss sur l'Autriche, en totale violation du traité de Versailles. En 1922, le président américain Woodrow WILSON n'avait pas été favorable à cette nouvelle disposition du traité qui privait les Bohémiens de la future Tchécoslovaquie de leurs racines. Une disposition qui avait surtout été prise à titre de vengeance sur une Allemagne qui, défaite depuis l'armistice de 1918, n'était plus en mesure de faire valoir la moindre exigence. Si les Tchèques ont leur propre culture, nous avons également la nôtre, finira par dire Konrad HENLEIN.

Pour arriver à leurs fins, Konrad HENLEIN et HITLER avaient choisi de mener une véritable campagne de désinformation en faisant passer les Sudètes tchèques pour des victimes de la Prague du Président BENES. Du cousu main avec l'organisation de réunions tenues dans des auberges et des cafés frontaliers et le secours d'une radio et par des manifestations près de la frontière. En avril 1938 à Karlovy Vary, HENLEIN avait exposé son programme derrière lequel se cachaient les préparatifs du rattachement des Sudètes au Reich allemand, ce qui était clair. Le gouvernement tchèque suspendra alors son parti pour trahison et HENLEIN sera contraint de s'enfuir en Allemagne pour échapper à une arrestation. Il créera alors un corps franc qui provoquera des incidents à la frontière, la crise germano-tchèque arrivant à son paroxysme. Un coup d’Etat raté sera même opéré en Tchécoslovaquie par Konrad HENLEIN, leader incontesté du parti allemand des Sudètes, le SDP. Un événement qui précèdera la signature des accords de Munich car on en était arrivé très vite à la nécessité de s'entendre et de proposer une négociation de l'affaire à Munich où seul CHAMBERLAIN sera assuré d'avoir signé le 29 septembre 1938 une paix durable avec HITLER. Mais, au printemps 1939, BENES renversé et son successeur Emil HACHA contraint de s'incliner à son tour, les troupes nazies entreront à Prague où HENLEIN deviendra Gauleiter et député au Reichstag. Considéré à la fin du conflit comme un criminel de guerre, ses dernières propositions de négociation ayant été refusées par les Alliés, il se suicidera le 10 mai 1945.