Heinrich Müller, le chef de la Gestapo, la police d'Etat d'Hitler

 

En avril 1945, alors que les chars russes s'approchaient de Berlin et du Führerbunker, certains hauts responsables nazis ont commencé à s'interroger optant finalement pour le suicide et suivant Adolf HITLER qui avait choisi de se tirer une balle dans la tête, Joseph GOEBBELS, le ministre de la propagande nazie, préférant ingérer une capsule de cyanure après que son épouse eut donné la mort à six de ses enfants. D’autres feront le choix de s’échapper comme EICHMANN qui est resté non repéré en Amérique du Sud jusqu’à sa capture par le Mossad en 1960. Beaucoup d’autres sont morts dans le chaos des derniers jours de guerre ou jugés par les forces alliées pour leurs crimes de guerre. Ainsi en a t-il été du commandant de la Luftwaffe Hermann GOERING. 

Cependant reste Heinrich MULLER, l'un des hauts responsables du régime nazi et de la Gestapo dont le sort après la guerre n’est toujours pas été confirmé à ce jour. MULLER était le chef de la redoutable police d’État secrète d’Hitler connue sous le nom de Gestapo et cela pendant la majeure partie de la Seconde Guerre mondiale. Avec son subordonné Adolf EICHMANN et son supérieur Reinhard HEYDRICH, surnommé « la bête blonde », MULLER a été un acteur clé dans l’organisation et l’exécution de l’Holocauste, assistant également à la conférence de Wannsee de janvier 1942, qui a décidé de la mise en œuvre officielle du plan de « solution finale ». En septembre 1939, il avait participé à la prise de l'émetteur de Gleiwitz réalisée par des faux Polonais qui entraînera le début de la guerre et l'envahissement de la Pologne par les troupes nazies.

MULLER a été vu vivant pour la dernière fois dans la soirée du 1er mai 1945, au lendemain du suicide d’Hitler et d’Eva BRAUN. Des témoins oculaires comme Hans BAUR, le pilote d’HITLER, l'auraient entendu dire avant de disparaître sans que l'on retrouve sa trace : « Nous apprenons exactement les méthodes russes. Je n’ai pas la moindre intention d’être prisonnier chez les Russes. » En 2013, un historien allemand a affirmé que le corps de MULLER aurait été enterré à l’été 1945 selon le média Bild dans un cimetière juif de Berlin, dans le secteur soviétique. Il portait un uniforme de général et dans la poche intérieure gauche se trouvait notamment ses états de service avec une photo. D'autres rumeurs évoquent cependant l'existence de données confirmant qu'il serait passé au service secret soviétique, ou qu'il se serait échappé au Moyen-Orient ou en Amérique latine où il serait resté en vie.

MULLER était né dans une famille ouvrière catholique de Munich en Bavière et ne suivit que huit années de scolarité décrochant uniquement un brevet de fin d'études secondaires mais tardivement. Il travailla d'abord comme apprenti mécanicien chez BMW sur des avions de combat avant d'intégrer l'armée allemande en 1917. Il n'avait que 17 ans.