fin d'été 1979... Le mystérieux décès de la troublante actrice Jean Seberg !
A bout de souffle est aux côtés de Jean-Paul BELMONDO le film qui aura révélé Jean SEBERG dont les débuts au cinéma n'avaient pourtant pas été convaincants ! Malgré le projet d'un certain Otto PREMINGER et son Jeanne d'Arc tyrannique puis dans un second film toujours avec lui, Bonjour tristesse. Comme s'il avait trouvé avec cette actrice une victime ! Et pourtant, pourtant que de talent chez cette superbe actrice dont le décès fera beaucoup jaser car il reste inexpliqué encore aujourd'hui ! Même si elle était fragile et qu'elle avait passé son enfance à s'opposer à un père tyrannique. D'autant que Jean SEBERG a longtemps incarné l'idéal féminin avec ses cheveux coupés courts, surtout au début des années soixante alors qu'elle avait tout juste une vingtaine d'années ! Sans doute son mariage avec un homme plus âgé d'une vingtaine d'années, l'écrivain à succès Romain GARY y était-il pour beaucoup !
Au moment de sa mort le 8 septembre 1979, voici quarante-six ans, elle tournait un nouveau film français La légion saute sur Kolwezi d'après le livre de Pierre SERGENT. On parlera de bipolarité pour justifier ses états seconds. Romain GARY dont elle s'était séparée accusera d'ailleurs le FBI d'être responsable de ce décès et de l'avoir exécutée. Les combats de Jean SEBERG et ses soutiens aux noirs américains pendant une période assez hostile avec les Blacks Panthers aux Etats-Unis avaient en effet valu à l'actrice américaine d'être confrontée à quelques fausses rumeurs à propos d'une grossesse liée à sa liaison avec un membre des Blacks Panthers. Jean SEBERG s'était effectivement engagée dans différentes causes politiques, notamment dans les luttes pour les droits des Amérindiens et des Black Panthers qu'elle soutenait en leur faisant des dons parfois énormes. Rumeurs qu'elle avait eu du mal à supporter et qui avaient entraîné chez elle une surconsommation de barbituriques et de somnifères et plusieurs tentatives de suicides. Surtout après la perte d'un enfant. Alors qu'elle avait disparu de son domicile depuis une huitaine de jours après s'être disputée avec son quatrième mari, son corps retrouvé en état de décomposition avancée dans une voiture rue du Général-Appert, Romain GARY donnera une conférence de presse peu après cette horrible découverte, au cours de laquelle il accusera le FBI d'avoir orchestré une campagne contre son ancienne épouse et d'être à l'origine de son effondrement mental. Une affirmation qu'il justifiera en brandissant une lettre de menaces du FBI datée de 1970 signée Edgard J. HOOVER.
Plus d'un demi-siècle après ce qui a été présenté comme un suicide, le quotidien LOS ANGELES TIMES reconnaîtra sa part de responsabilité dans la descente aux enfers de l'actrice à cause d'un article mensonger paru en 1970 qui aurait contribué à la pousser à se suicider, à l'âge de 40 ans. Parce qu'elle n'avait jamais remonté la pente. Cela bien qu'on ait eu du mal à expliquer la présence dans son corps d'une quantité de plus de 8g d'alcool alors qu'aucune bouteille vide n'avait été retrouvée dans le véhicule ! Pour le média incriminé, cet article avait été bâti à la suite de ragots en provenance du FBI et de son directeur sans scrupules, Edgar J. HOOVER. Dans l'affaire SEBERG et quelques autres, les agents du COINTELPRO étaient allés au-delà de la collecte de renseignements ou de l'arrestation de contrevenants, diffusant activement des informations fausses et désobligeantes afin de discréditer, diviser et perturber des groupes politiquement défavorisés ou des gens qui les soutenaient.
Le pire de l'histoire c'est qu'en 1980, un peu plus d'un an après le suicide de celle qu'il avait prodigieusement aimée d'un amour passionnel, Romain GARY se suicidera à son tour. Cinq ans plus tôt, sous le nom d'emprunt d'Emile AJAR il avait obtenu un deuxième Prix Goncourt après une mystification restée aujourd'hui encore dans tous les esprits.
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