Rachel raconte cette gifle reçue de sa maman qui l'aura sauvée...
Quand s'est produit cette rafle honteuse opérée avec la collaboration de la Police française en juillet 1942, Rachel JEDINAK (ci-dessus) avait huit ans. Embarquée avec sa soeur aînée au domicile de leurs grands parents après avoir été trahies par leur concierge, elle n'avait pas voulu lâcher sa mère prenant cette gifle mémorable lorsqu'elle leur avait donné l'ordre de fuir et qu'elle n'avait pas voulu tout d'abord lui obéir.
Un témoignage bouleversant de cette fille de juifs émigrés polonais qu'il fallait diffuser pour que l'on comprenne mieux ce qu'a pu être le zèle imbécile de certains policiers ce 16 juillet-là ! Tous, heureusement, n'auront pas les mêmes réflexes et notamment les deux cerbères qui étaient chargés de les garder, sa mère, sa soeur et elle à La Bellevilloise, dans le XXème, où elles avaient été parquées avec des centaines d'autres et qui choisiront de les laisser s'enfuir. Que de souvenirs de cette époque épouvantable où la famille avait dû fuir dès juin 1940 avant de regagner ensuite Paris à un moment où toute la petite famille s'était finalement retrouvée, leur père ayant été démobilisé en septembre 1940 ! Hélas, en mai 1941, ce père aimant devra répondre à une convocation de la Police et elles ne le reverront plus ! Pas même, bien plus tard lorsqu'elles examineront les appels placardés à l'Hôtel Lutetia par ceux qui, comme elles, étaient à la recherche de leur famille. Elles apprendront en 1945 qu'il avait été dirigé vers Auschwitz le 28 juin 1942 et qu'on leur avait donc menti jusqu'au bout en prétendant qu'ils partaient pour un camp de travail et non vers cette usine où la mort était agencée par les nazis.
Comme elle le dira dans ce témoignage, parlant de sa soeur et d'elle, nous n'étions que des enfants, des enfants qui tenteront de survivre mais qui ne reverront jamais leurs parents ! Elle regrettera que pendant cinquante ans on n'ait pas voulu entendre les victimes de toutes ces barbaries et que peu savaient ce qui était véritablement arrivé à Paris ce 16 juillet 1942. Tout cela incitera Rachel JEDINAK à consacrer un ouvrage à cette triste parenthèse qui a été publié en 2018 chez Fayard et proposé depuis en version Livres de poche.
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