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Pierre Mendès-France, une certaine idée du pouvoir

 Pierre Mendès-France, une certaine idée du pouvoir

Pierre Mendès-France, une certaine idée du pouvoir

Comme certains autres politiques, il aura souvent fait la une de l'actualité mais, Pierre MENDES-FRANCE né de parents juifs d'origine portugaise de Borgo poursuivis par l'inquisition (MENDES FRANCA deviendra MENDES-FRANCE dès leur naturalisation) représente toujours aux yeux de beaucoup l'image d'un homme intègre, contrairement à quelques autres personnages dont nous avons parfois révélé ici les travers. Une intégrité qui se vérifie par l'absence de la moindre stratégie d'arrivée au pouvoir alors qu'en 1954, après avoir participé aux négociations menant à une paix en Indochine, il était bien placé pour proposer sa candidature aux plus hautes fonctions de l'Etat !

Avocat, et plus jeune député de France en 1932 à 25 ans dans l'Eure, il sera l'un des seuls politiques à voter en 1936 contre une participation de la France aux Jeux Olympiques de Berlin, devenant sous-Secrétaire d'Etat au Trésor dans le gouvernement de Léon BLUM. La guerre venue, il sera mobilisé en qualité de lieutenant de réserve dans l’aviation au Levant, alors que son mandat de député lui permettait d’obtenir un bien meilleur poste et sans risque. Suivant son unité au Maroc, il embarquera à Bordeaux sur le paquebot Massilia, qui devait emmener en Afrique du nord les membres du gouvernement et du parlement souhaitant continuer la lutte. Il faisait partie de ceux qui, le 10 juillet 1940, refuseront de voter les pleins pouvoirs à PETAIN. Mais, il sera arrêté à Casablanca le 31 août 1940 et incarcéré à Clermont-Ferrand sous l’inculpation de désertion par le régime de Vichy, qui cherchait déjà des boucs émissaires. Emprisonné à l'issue d'un procès discutable, il parviendra cependant à s'évader et à gagner l'Angleterre du général de GAULLE non sans avoir dit ce qu'il pensait au Maréchal PETAIN dans une lettre qu'il lui fera adresser. Avec le responsable de la France Libre, il s'entendra rapidement et, début juin 1944, lors de la mise en place du gouvernement provisoire de la République par de GAULLE, Pierre MENDES-FRANCE sera nommé ministre de l’économie nationale dans le GPRF. Il y préconisera des mesures drastiques d’austérité, qui l’opposeront à la politique plus facile prônée par René PLEVEN et participera à la rencontre de Bretton Woods où seront définis les grands axes de la politique économique avec, notamment, la création du Fonds Monétaire International.

Pierre Mendès-France, une certaine idée du pouvoirAprès sept mois de fonctions à ce ministère où il avait été favorable à ces mesures drastiques qui ne seront pas adoptées, à cause semble-t-il de la menace communiste, il préférera démissionner. Devenu un personnage de stature internationale on retrouvera l'homme au sein de grandes instances comme l'ONU ou le Fonds Monétaire International. Avant que l'on fasse à nouveau appel à lui au moment où notre pays s'embourbait dans le conflit indochinois. Le reste du parcours de cet éminent responsable de la IVème République et homme d'une gauche moins critiquable est mieux connu puisqu'on le verra souvent à la tête d'un mouvement ou d'un parti, avant qu'il observe une longue période de retrait. On dira qu'il avait été déçu par la façon qu'avait employé de GAULLE pour revenir au pouvoir en 1958 et qu'il avait préféré conserver de l'homme du 18 juin l'estime qu'il avait eu de lui durant la guerre. C'est justement parce qu'il était opposé à la nouvelle forme de désignation du président de la République qu'il refusera en 1965 de s'aligner face au général de GAULLE laissant François MITTERRAND représenter la Gauche. Il restera de lui cette présence devant le Panthéon en mai 1981 lors de l'intronisation de l'un de ses premiers condisciples, qu'il avait eu comme ministre en 1954.

 

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