Charles Palant, il témoignera de l'horreur nazie jusqu'au bout...
Il se l'était promis au moment où il avait été déporté à Auschwitz 1 et son annexe Buna-Monowitz et contraint de travailler jusqu'à un total épuisement pour l'IG Farben d'Otto AMBROS, il se devait, s'il s'en sortait, de dire ce qu'il s'était passé dans cette usine nazie de la mort ! D'où cette détermination sans faille, la sienne qui le conduira à faire front à toutes les privations et à ne pas céder au désespoir; d'ailleurs, dira-t-il, si on cède au chagrin on est mort ! A son retour de Buchenwald en 1945 où il avait finalement été déporté après une marche de la mort, il ne pesait plus que 38 kilos ! C'est sans doute la raison pour laquelle il militera dès lors au sein de MRAP au sein duquel il sera secrétaire général une vingtaine d'années durant après avoir participé à sa création, et qui le verra participer à un Dossiers de l'Ecran sur l'antisémitisme diffusé en 1968. Une émission pendant laquelle il regrettera qu'en 1968, 20% des Français soient restés antisémites avec, parmi eux, 1% qui iront même jusqu'à se féliciter de ce qu'il leur était arrivé pendant la période nazie !
Dans l'extrait qui suit en fin d'article, Charles PALANT revient, non sans émotion, sur son arrestation à Lyon et celles de sa soeur Lily et de sa mère par la Gestapo en août 1943 qui le conduira de l'Ecole Vétérinaire où sévissait le boucher de Lyon Klaus BARBIE de Montluc à Drancy puis à Auschwitz. Il n'avait que vingt et un ans et on l'avait semble-t-il dénoncé alors qu'il était en possession de faux papiers. Hélas, sa soeur et sa mère ne reviendront pas de déportation. Comme il le dira ci-dessous, "ce n'était pas des moutons qu'on arrêtait mais des combattants, des combattants vaincus qui avaient tenté de résister. Il ne faut pas laisser dire ça !" Alors qu'il vivait encore à Paris rue Ramponneau dans le quartier populaire de Belleville, et qu'il avait grandi chez des parents qui avaient fui la Pologne, il racontera comment les rafles avaient commencé dès 1941 et de quelle façon on avait prié les Juifs de se présenter dans leur commissariat avec deux jours de subsistance avant d'être emmenés pour les deux camps qui existaient déjà de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers. Cela ne sentait pas bon pour lui, un véritable piège qui le verra partir progressivement avec les siens pour la zone lyonnaise encore libre. Avant cette terrible journée de l'été 1943 !
Charles PALANT est décédé à l'âge de 93 ans le 26 février 2016. Il a été inhumé au cimetière du Père Lachaise.
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