15 août 1944... L'autre débarquement, en Provence cette fois-ci !
Si le débarquement de Normandie de juin 1944 reste celui qui aura assommé les troupes nazies, celui des Français d'Août 1944, en Provence, deux mois après le premier, sera celui qui sonnera le coup de grâce ! D'autant qu'après l'humiliation de Juin 1940, l'armée française avait une revanche à prendre et l'idée de prendre les Allemands en tenaille avait fait son chemin depuis 1943. Malgré l'opposition de Winston CHURCHILL qui aurait préféré déployer une force à d'autres endroits qu'en Provence et notamment dans les Balkans. Ce débarquement de Provence d'août 1944 méticuleusement préparé pendant de longs mois, les troupes nazies s'y attendaient pourtant puisque des dispositions avaient été prises. Dispositions qui avaient conduit les Allemands à faire évacuer le littoral en réquisitionnant au besoin certaines habitations, en coupant les arbres et en préparant un terrain où ils feront déposer des mines et concevoir des blockhaus.
C'est le général américain Alexander PATCH (photo ci-contre) à la tête de la 7ème armée américaine qui aura la redoutable mission d'encadrer toutes les troupes de ce débarquement de Provence composées en grande partie pour cette opération Dragoon de Français revanchards conduits par le général de LATTRE de TASSIGNY (ci-dessous) fortes de 260 000 hommes. Et cela dès 8h15 du matin ce 15 août 1944. Autour d'éléments constitués de soldats de la France Libre qui avaient rejoint l'Afrique et aussi de forces d'Afrique comme les tirailleurs sénégalais ou de certains combattants venus d'Algérie, de Tunisie ou du Maroc qui s'étaient déjà illustrés en Italie (bataille de Monte Cassino). Pour la première fois depuis mai 1940, en dehors des quelques volontaires ayant participé au débarquement allié de Normandie, une armée française se battra sur le sol national après avoir été entraînée à le faire durant de longs mois en Afrique et ailleurs ! Sa tâche sera facilitée par la Résistance locale laquelle, alertée, mettra tout en oeuvre avec des insurrections locales pour faciliter ce débarquement en se livrant à des actions de sabotage destinées à couper les voies de communication : dynamitage de ponts et de voies de chemin de fer. Des sabotages appuyés par un pilonnage incessant d'avions alliés qui ne parviendra pas à avoir raison du moral retrouvé de toutes les victimes de ces bombardements. La réussite de ce débarquement de Provence était essentielle pour de GAULLE qui l'avait soutenue s'opposant là encore au projet défendu par le Britannique Winston CHURCHILL. Ne convenait-il pas d'imposer une légitimité politique au chef de la France Libre qui n'était pas, rappelons le, apprécié par le Président ROOSEVELT.
Des centaines et des centaines de bateau à perte de vue venant d'un peu tous les horizons ! 2 000 bâtiments de guerre ! 5 000 parachutistes ! Des unités venues aussi bien d'Afrique du Nord que de l'Italie voire même de Corse ou de Sardaigne opérant sur dix-huit plages ! Et, devant eux une absence remarquée de forces nazies qui avaient été déplacées vers la Normandie offrant aux acteurs de ce débarquement un terrain propice qu'ils sauront exploiter avec l'aide d'une dizaine de milliers de parachutistes largués dès l'aube le 15 août ! Des ilots de résistance allemande combattront jusqu'au 19 août à Marseille malgré un ordre de repli donné. Avec un mois d'avance sur ce qui avait été prévu, le débarquement de Provence sera couronné de succès Il faudra attendre le 28 août pour que Marseille soit libérée grâce au commandement d'un général de MONSABERT qui à la tête de sa 3ème division d'infanterie aura su conduire ses hommes à la victoire et recevoir une capitulation allemande. Ce qui fera enrager HITLER dont les plans étaient de détruire Marseille et Toulon pour contrecarrer ce débarquement. Le 12 septembre suivant, à Dijon, s'effectuera la jonction entre les troupes venues de Normandie et celles provenant de ce débarquement. 17 000 Allemands seront faits prisonniers à l'issue de ces combats. Il est probable que ce débarquement ait pu avoir d'autres conséquences et, notamment, celles entraînant une insurrection populaire dans un Paris qui n'avait pas encore été libéré le 15 août.
Commentaires
Enregistrer un commentaire