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Rudolf Höss, le monstrueux commandant d'Auschwitz

 Rudolf Höss,

Rudolf Höss,

Un bon père de famille lisant des contes à ses enfants et un serviteur zélé, confortablement logé à proximité de son "lieu de travail" et veillant à ce que des millions de personnes soient exécutées. Un homme qui avait choisi d'abandonner tout sentiment humain. Concernant l'extermination des Juifs, il saura même faire preuve d'initiative en augmentant les capacités exterminatrices d'Auschwitz, et en faisant notamment appel au Zyklon B dans un ensemble de chambres à gaz. Sans doute pour éviter que les SS et autres tueurs patentés éprouvent moins de difficulté à donner la mort. Rudolf HÖSS, affecté à Dachau, Sachsenhausen, et aussi à Auschwitz, a certes été un père exemplaire avec une ligne de conduite semblant irréprochable puisqu'il a reconnu avoir obéi aux ordres qu'il disait vouloir exécuter sans décider, espérant ainsi être exonéré de la moindre responsabilité de ce qu'il faisait subir aux autres. Toute sa famille vivait à Auschwitz et les enfants du commandant du camp ont donc grandi à proximité de la mort. Se sont-ils demandé en respirant forcément l'air vicié en provenance des crématoires, ce qui pouvait bien se passer dans cette usine à tuer pour que cela sente parfois aussi mauvais ? Le mannequin Brigitte HÖSS, troisième des cinq enfants, niera et minorera le rôle de son père dans toutes les tueries entreprises, et sa réaction répond à la question posée. Elle attestera que les aveux de son père si aveux il y avait eu n'étaient dus qu'aux menaces de l'officier britannique qui l'avait arrêté. Elle ajoutera d'ailleurs pour se singulariser davantage : « Comment peut-il y avoir autant de survivants si tant ont été tués ? », admettant néanmoins que son père ait pu avoir une double personnalité. Comme beaucoup d’enfants allemands après la guerre, elle sera pourtant amenée à voler du charbon et à courir les pieds nus. Sans réfléchir davantage et se souvenir du jour où, sous les ordres de son frère aîné, elle avait exigé de leur bonne polonaise qu’elle couse sur leurs vêtements des insignes pour jouer aux déportés. Décidément, les chiens ne feront jamais des chats. Persuadé que le crime n'est pas héréditaire, Rainer HÖSS, le petit-fils de Rudolf, choisira, lui, un tout autre comportement que celui adopté par Brigitte, puisqu'il a témoigné dans un ouvrage de son dégoût pour tous ces crimes (vidéo en fin d'article)

Rudolf Höss, le monstrueux commandant d'Auschwitz

Ce sinistre commandant de camp, a-t-il été un être plus rationnel qu’on le pense ? Dans un ouvrage Hanns et Rudolf, comment un juif allemand mit fin à la cavale du commandant d’Auschwitz, le journaliste Thomas HARDING compare les parcours de vie de son grand-oncle, Hanns ALEXANDER, un petit banquier juif allemand réfugié en Angleterre, et celui de Rudolf HÖSS. L’auteur a cherché à décrire la série d’événements et de choix qui a amené progressivement les deux hommes à se comporter, l’un comme un justicier chasseur de nazis, et l’autre comme un être coupable de crimes contre l'humanité. HÖSS n’aurait, pour le journaliste, pas eu une vie facile mais, certains de ses traits apportent quelques explications. Enfant issu pourtant d'une famille profondément catholique, il se montrait peu sociable, préférant les promenades solitaires et les animaux à la compagnie des hommes. Aucune intimité ne le rattachait à ses parents ou ses soeurs. Durant la guerre de 1914, il avait semble-t-il acquis une sorte d’insensibilité émotionnelle. Ses deux parents décédés, il intègrera comme quelques autres, d’abord les Freikorps, des unités paramilitaires ultranationalistes qui pourchassaient les communistes, puis le parti nazi. Après avoir déjà fait de la prison pour le meurtre d'un militant communiste, il adoptera vite le point de vue antisémite partagé par tous ceux qu'il fréquentait. En 1933, recruté comme gardien à Dachau, il sera ensuite nommé directeur du camp d’Auschwitz, où il veillera à l’extermination des déportés dans les chambres à gaz. Pour empêcher les évasions, la politique de HÖSS était simple et s'appuyait sur une répression brutale. Quand les évadés n'étaient pas repris, il faisait aussitôt interner leur famille ou sélectionner dix des détenus du bloc où étaient détenus les évadé, qu'il laissait mourir de faim dans les caves du bloc 11, la prison du camp, jusqu'à ce que survienne une mort lente et atroce ». En juillet et août 1942, le complexe d'Auschwitz frappé par une grave épidémie de typhus, incitera HÖSS à dissimuler l'affaire à sa hiérarchie. Les fours crématoires ne suffisant pas pour incinérer les milliers de victimes de la maladie, les corps seront enterrés dans des fosses communes à proximité, ce qui contaminera la nappe phréatique. Il se résoudra à faire disparaître les victimes en les incinérant. Sa fréquentation des deux autres monstres qu'étaient Josef MENGELE, l'Ange de la mort et Joseph KRAMER (photo ci-dessus) devaient l'y aider. Fonctionnaire sans état d'âme, il dira pour se disculper ne pas avoir bénéficié d'un espace personnel qui lui aurait permis de formuler un jugement personnel quant à la nécessité d'exterminer tous les juifs. Il en fera tuer plus d'un million !

Rudolf Höss, le monstrueux commandant d'AuschwitzRudolf HÖSS signera ses premiers aveux en mars 1946, devant le capitaine de l’armée britannique Hanns ALEXANDER qui l’avait retrouvé trois jours plus tôt dans une ferme en Allemagne, caché sous un faux nom. Il avait été dénoncé par sa femme, Hedwig, à qui les Anglais avaient fait croire qu’ils enverraient leur fils en Russie si elle ne leur révélait pas où était caché son époux. Elle avait elle-même sur la conscience d'avoir récupéré les bijoux et fourrures des femmes qui avaient été assassinées dans les chambres à gaz, à quelques centaines de mètres de leur confortable villa d’Auschwitz-Birkenau. Capable de faire preuve d'un cynisme qui ferait froid dans le dos, Rudolf HÖSS avouera au cours de son procès (photo ci-contre) qu'il n'avait jamais frappé aucun détenu et qu'il se débrouillait toujours pour changer ceux qui se montraient violents avec les prisonniers. Oubliant la langue nazie pour retrouver celle de son enfance, quand il voulait devenir prêtre, il dira : « Ma conscience m’oblige à dire que dans la solitude de ma cellule, j’en suis arrivé à l’amère certitude que j’ai gravement péché contre l’humanité […] et que je vais payer pour cela de ma vie. Puisse le Seigneur me pardonner un jour pour ce que j’ai fait ». Rudolf HÖSS sera pendu, le 16 avril 1947, devant le camp d'Auschwitz, sur le lieu même de ses crimes. Il avait rédigé quelque temps plus tôt au cours de sa détention à la prison de Cracovie, et dans l’attente du procès, une autobiographie dans laquelle il dira clairement ce que les nazis avaient tenté de dissimuler en codant leurs déclarations.

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