C'était lui l'auteur de la devise pétainiste " Travail. Famille, Patrie "...
De cet homme qu'aura été Raphaël ALIBERT (ci-dessus), on ne parle guère, alors qu'il a tout de même été l'inspirateur de certains des actes ordonnés par le Gouvernement pétainiste de Vichy dont le traitement discutable qu'il réservera aux Juifs ! Il est même l'auteur de ce slogan controversé : "Travail, famille, patrie" dont s'est abondamment servi celui qui avait hélas fait don de sa personne à la France pour le plus grand malheur de celle-ci !
Né le 17 février 1887 à Saint-Laurent (Lot) Raphaël ALIBERT, était entré en 1910 au Conseil d'État, comme auditeur, et il avait appartenu aux cabinets de plusieurs ministres dont celui de Georges CLEMENCEAU en 1917. Après la première guerre mondiale, il fut, en même temps que maître des requêtes au Conseil d'État, professeur de droit public à l'École libre des sciences politiques. C'est en 1930 que ce brillant juriste royaliste membre de l'Action Française et admirateur de MAURRAS, un antisémite d'extrême-droite, avait fait la connaissance du Maréchal PETAIN dont il s'était rapidement senti proche avec des encouragements restés célèbres comme ce fameux : "C'est Pétain qu'il nous faut", propos tenus pendant la campagne de Gustave HERVE.
Après le vote des pleins pouvoirs au Maréchal PETAIN, Raphaël ALIBERT deviendra même Garde des Sceaux et Ministre de la justice dans le nouveau gouvernement constitué le 12 juillet 1940 sous la vice-présidence de Pierre LAVAL. Cela après avoir été sous-secrétaire d'Etat à la Présidence après la démission de Paul REYNAUD et chef de cabinet du Maréchal. On a dit qu'il avait dissuadé en habile manipulateur Albert LEBRUN et Camille CHAUTEMPS de partir en Afrique du Nord en faisant croire à ces derniers que les Allemands n'avaient pas traversé la Loire alors que c'était faux. On peut accuser ALIBERT de deux des grandes fautes de Vichy au cours des premiers mois de pouvoir des pétainistes : la destruction du régime républicain en 1940 et le premier statut des Juifs aussitôt derrière auxquels il avait promis un projet "aux petits oignons". Après avoir participé au renvoi de Pierre LAVAL, il sera cependant démis de ses fonctions en janvier 1941 et donc assez rapidement.
Condamné à mort par contumace le 7 mars 1947 et à la confiscation de ses biens après être parvenu à échapper à l'épuration, Raphaël ALIBERT s'exilera en Belgique avant d'être finalement amnistié en 1959 par le général de GAULLE, quatre ans avant sa mort due à des causes naturelles. Il est effectivement décédé le 5 juin 1963 à 76 ans.
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