16 juin 1940, Paul Reynaud va démissionner...
C'était voici quatre-vingt-cinq ans, alors que notre pays allait sombrer ce 17 juin 1940 dans un pétainisme d'une nocivité absolue et dans une collaboration avec les nazis qui sonnera la fin des espérances de ceux qui s'étaient battus contre l'idée d'un armistice ! En démissionnant de ses fonctions, le Président du Conseil Paul REYNAUD qui n'avait pas réussi à rallier autour de lui à Bordeaux suffisamment de soutiens de tous bords, choisira de laisser le pouvoir au maréchal Philippe PETAIN, sonnant de ce fait la fin de la Troisième République. Il n'y aura là rien de bien surprenant d'autant que depuis le 13 juin précédent, avec le concours du général Maxime WEYGAND le vieux maréchal avait constitué autour de lui un véritable mouvement constitué de partisans de la demande d'armistice. Tout en sachant que la France serait contrainte d'aller contre ce qu'avait prévu un traité signé avec les Anglais qui prévoyait qu'aucune demande d'armistice n'était envisageable sans que Français et Anglais la dépose d'un commun accord. Cette demande déposée, le Führer de l'Allemagne nazie n'y répondra cependant pas de suite laissant l'inquiétude gagner l'entourage du Maréchal PETAIN. Pour certains historiens Paul REYNAUD s'était convaincu que cette demande d'armistice auprès d'HITLER échouerait et qu'il pourrait donc reprendre aussitôt la conduite de l'Etat.
Mais Paul REYNAUD aurait-il été en mesure de donner une suite à ce projet ? Né en octobre 1878, l'ancien Président du Conseil d'Albert LEBRUN depuis le mois de mars 1940 et ancien ministre n'était plus d'une première jeunesse à 62 ans d'autant que les derniers événements l'avaient beaucoup marqué. Cependant il s'était rapproché des théories du général de GAULLE quant à une poursuite de la lutte contre l'Allemagne nazie et il aurait été prêt à faire en sorte que le gouvernement de la France s'installe à Alger et que ce dernier quitte Bordeaux.
C'est au cours de ce même 13 juin que le sous-secrétaire d'Etat à la Guerre, un certain Charles de GAULLE (à la droite sur la photo ci-contre) catastrophé par l'attitude des partisans de l'armistice envisagera avant Paul REYNAUD de démissionner des fonctions qui lui avaient été confiées après son succès militaire de Montcornet, l'une des seules remportées par la France. Ce qu'il finira d'ailleurs par faire le 17 en ralliant Londres afin d'y préparer son appel à résister à l'occupant nazi lancé sur la BBC le 18 juin.
C'est en mer alors qu'ils voguaient en direction de l'Afrique et de Casablanca sur le paquebot Le Massilia que les parlementaires qui avaient voulu suivre une proposition de l'Amiral DARLAND apprendront le 23 juin que l'armistice avait finalement été acceptée par l'Allemagne nazie. Au risque pour eux et cela se confirmera vite d'être considérés comme des traitres à leur patrie ou comme des déserteurs. Ce qui sera le cas de Pierre MENDES-FRANCE. Le film ci-dessous revient sur cette affaire du Massilia.


Commentaires
Enregistrer un commentaire