Ernst Hanfstaengl, c'était l'un des premiers supporters d'Hitler...
Egon HANFSTAENGEL reste aujourd'hui méconnu alors qu'il a pourtant joué un rôle important dans l'ascension d'Adolf HITLER. Homme d'affaires et pianiste germano-américain, discret, Putzi (son surnom qui signifiait petit alors qu'il mesurait près de deux mètres) passait il est vrai presque inaperçu. Il aura pourtant fait partie des tout premiers supporteurs d'Adolf HITLER en 1922 après les réunions enfiévrées du Bürgbraukeller à Münich et lors de la tentative de putsch de 1923 puisqu'il hébergera le fuyard quelques jours avant qu'il soit arrêté. Premier soutien financier du futur dictateur dès les débuts du Nazional Socialist Deutsch Arbeit Partei (NSDAP), et sans en être membre, du moins jusqu'en 1931, il deviendra ensuite le chef du département de la presse étrangère d'HITLER jusqu'en 1937 et son souhait de s'écarter de ce qui était devenu une machine à broyer les hommes. D'autant qu'il percevait mal certains des dignitaires nazis comme ROSENBERG ou Rudolf HESS. S’il a servi en premier lieu de clé d’accès permettant à HITLER de côtoyer les sphères élevées de la société allemande, c'est ensuite pour ses talents musicaux qu’Adolf HITLER a gardé Putzi près de lui, et cela sans lui offrir une quelconque fonction au sein de la Chancellerie du Reich. Pianiste virtuose, il jouera pour le Führer ses œuvres préférées d'un style grandiose atypique qui lui convenait parfaitement comme WAGNER : « L'une des principales raisons pour lesquelles il m'a gardé près de lui pendant tant d'années [...] était probablement ce don particulier que je possédais apparemment de jouer la musique qu'il aimait exactement dans le style orchestral qu'il aimait », écrira Putzi dans ses mémoires.
Né à Munich le 2 février 1887, Ernst HANFSTAENGL était issu d’une famille de bonne réputation. Ses parents côtoyaient en effet régulièrement les plus hautes sphères artistiques et musicales, recevant chez eux des musiciens comme STRAUSS, SOUSA, SARASATE, WAGNER et LISZT. Après l’échec du putsch fomenté par HITLER à Münich en 1923, c’est dans cette famille HANFSTAENGLl que le futur dictateur s'était réfugié dans le secret. Et quand la police a encerclé la maison pour l'arrêter, HITLER avait tenté, dans un moment de désespoir, de se suicider. Avant qu'Hélène, l'épouse de Putzi sur laquelle il avait flashé ne le dissuade.
Lorsqu'il deviendra chef du département de la presse étrangère, HANFSTAENGL tentera de persuader HITLER de la nécessité de nouer des liens avec les Etats Unis et Winston CHURCHILL mais sans y parvenir. Il est clair que Putzi aura été immédiatement séduit par la force oratoire et la conviction patriotique d’HITLER et qu'il mettra tout en oeuvre pour tenter de se rapprocher de ce dernier. Le dictateur deviendra même le parrain du fils de Putzi, Egon, qui grandira au côté de son « oncle Dolf ». Mais Putzi profitera d'une mission qui lui avait été confiée de se rendre en Espagne et d'un accident d'avion pour s’enfuir d'Allemagne et y laisser son épouse. Il quittera le pays et passera par la Suisse avant de s’installer en Angleterre. Il sera arrêté par les Anglais peu après et au moment où se déclarait la deuxième Guerre mondiale, mais sans que des charges puissent être retenues contre lui et sans qu'il prenne la décision de regagner l'Allemagne. Après avoir réussi à faire sortir son fils des griffes des nazis il deviendra d'ailleurs conseiller aux Etats-Unis sans que l'on prenne toujours en compte ses suggestions. Et il lui faudra attendre 1946 pour bénéficier d'une liberté totale.
En découvrant le profil de Putzi ci-dessous, on s'apercevra de la lointaine ressemblance du personnage décrit dans la Naissance du mal.
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