Mais qui était exactement le colonel de la Rocque ?
La question a souvent été posée et beaucoup se demandent encore aujourd'hui qui était vraiment le colonel François de la ROCQUE ?
Ce qui était sûr c'est que c'était une figure politique majeure des années 30, président du mouvement d'anciens combattants les Croix-de-Feu mais en aucun cas ce fasciste craint par le Front Populaire de Léon BLUM et les communistes ? Fils de militaire et dès le début de la collaboration avec HITLER, ce prétendu fasciste le démontrera et prendra assez vite le chemin de la Résistance avec son réseau KLAN. Alors qu'on avait longtemps cru que les Croix de Feu qu'il dirigeait était un mouvement d'extrême-droite il n'était en fait qu'un mouvement d'anciens combattants qui s'était ensuite élargi accueillant même des commerçants et des ouvriers. Très hostile à la collaboration, malgré au départ un soutien affiché au Maréchal PETAIN et à son concept Travail, Famille, Patrie, le colonel sera d'ailleurs arrêté par les nazis le 9 mars 1943 puis déporté, ce qui montre bien qu'on le considérait en Allemagne comme un ennemi. Sans doute aussi parce que François de la ROCQUE était de ceux qui avaient pensé au moment du traité de Versailles que l'Allemagne devait payer les dommages de guerre qu'on lui réclamait, ce qui avait par la suite justifié une occupation de la Ruhr et aussi un homme qui venait d'accepter de travailler pour les Anglais avec son réseau de résistance KLAN.
Créé en 1927 avec très peu d'adhérents, c'est vraiment en 1934 que les Croix de Feu se sont politisées avec des objectifs parfaitement définis, sans subir d'influence extérieure et en restant donc indépendants. Pour eux il fallait adopter un volet social et faire en sorte que l'on mette un terme à des gouvernements qui ne duraient au début des années trente que quelques semaines. On sait ce qu'il adviendra de cette révolte du 6 février 1934 qui avait regroupé plus de 50 000 personnes et 6 000 Croix de Feu décidées à prendre d'assaut la Chambre des Députés et la décision du colonel de la ROCQUE de ne pas aller jusqu'au terme de cette manifestation après s'être approché à deux cents mètres du Palais Bourbon. Six cents blessés, vingt morts, François de la ROCQUE ne s'était pas senti le droit de mettre plus en danger les participants à cette révolte après avoir surtout démontré quelle était la force de son mouvement ! Passé cette révolte de février 1934 après avoir perdu quelques adhérents qui reprochaient aux Croix de Feu de ne pas avoir été jusqu'au terme de leur action, le mouvement grandira jusqu'à donner lieu à la création d'un parti politique, le Parti Social Français. Notamment apprès la dissolution des Croix de Feu par le Front Populaire. Ce parti regroupera vite plus de 600 000 adhérents à plus forte raison après que la ROCQUE eut repris en 1937 un média "Le Petit Journal" dotant son parti d'un appréciable outil de communication. Mais c'était sans compter sur les effets dévastateurs de la politique suivie par les Pétainistes, et leur antisémitisme qui mettra un terme aux ambitieux objectifs du Parti Social Français qui avait accueilli en son sein beaucoup de Juifs.
Libéré à la fin de la guerre par les Américains, François de la ROCQUE sera cependant à nouveau emprisonné à son retour en France, sans doute victime de la pression des communistes auxquels il avait régulièrement livré bataille avant 1940 et qui entreprendront une campagne calomnieuse à son égard. Une incarcération qu'il aura du mal à supporter et qui le verra décéder en 1946, il n'avait que soixante ans. Le général de GAULLE et son Premier Ministre de l'époque Michel DEBRE lui rendront hommage en 1961 en lui décernant à titre posthume la médaille de la déportation et de l'internement pour faits de Résistance.
La vidéo qui suit reprend l'historique de ce qu'aura été la carrière de François de la ROCQUE.
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