Jeannette Guyot, la résistante inconnue...

 

Jeannette GUYOT dont personne n'a jamais parlé vient de se décéder à Gueugnon à 97 ans en avril 2016, le 10, voici déjà neuf ans. Alors qu'elle avait pourtant été l'une des résistantes émérites qui avait souvent braver le danger. C'est en Angleterre que sa disparition sera signalée, la presse faisant l’éloge de l’une des femmes les plus médaillées de la guerre puisque le quotidien britannique The Daily Telegraph lui consacrera une page pour lui rendre hommage.

Ce sera en effet de Grande-Bretagne, où elle avait reçu le titre honorifique d'officier de l'ordre du British Empire, que les Français apprendront sa disparition. Restée d'une rare discrétion quant à ses faits d'arme et de son rôle durant la guerre, on sait seulement qu'elle y a perdu son père, déporté en Allemagne, et rencontré son époux, un agent nommé Marcel GAUCHET. Ses actes de bravoure ont pourtant été salués, en France, de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre, mais aussi de la British George Medal. Jeannette GUYOT aura été également l'une des rares femmes décorées de la Distinguished Service Cross américaine pour son « héroïsme extraordinaire » sous l'occupation allemande. 

Née à Chalon-sur-Saône le 26 février 1919 et fille d'un négociant en bois, elle n'avait que 22 ans lorsqu'elle s'est enrôlée en 1941 dans un réseau clandestin de la Confrérie Notre-Dame avec mission d'exfiltrer des agents vers la zone sud administrée par le régime de Vichy. Devenue agent de liaison elle sera arrêtée avec les siens puis emprisonnée tenant tête à tous ses interrogateurs. Son père décédera hélas en déportation et sa mère reviendra en pesant 32 Kg. Une véritable souffrance. Remise en liberté faute de preuves, elle reprendra aussitôt déterminée ses activités de passeur sous la houlette du colonel REMY. En mai 1943 l'étau de la Gestapo s'étant resserré autour d'elle, elle optera pour le nom de Jeannette GAUTHIER et s'embarquera pour l'Angleterre à bord d'un Lysander. Devenue le lieutenant GUYOT, se languissant du terrain elle sera parachutée à Loches, dans le Val de Loire, afin de repérer des planques à destination des agents de l'opération Sussex. Plus tard, elle ira jusqu'à cacher l'un d'eux dans le Café de l'Électricité de Montmartre - rebaptisé depuis le Café des Sussex - à deux pas d'un bureau de la Gestapo.