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Albertine Sarrazin, l'amour jusqu'à la mort

 Albertine Sarrazin, l'amour à mort

Albertine c'était une sorte d'héroïne, et surtout une femme prête à tout pour dire haut et fort ce qu'elle ressentait. Mais cette femme avait trouvé avec l'expression écrite un moyen d'aller au-delà de tout ce qu'elle avait à supporter que ce soit chez elle encore enfant qu'un peu plus tard. 

Albertine Sarrazin, l'amour jusqu'à la mortNée à Alger le 17 septembre 1937, enfant de l'Assistance Publique, elle avait été adoptée à l'âge de 18 mois par les DAMIEN, la famille d'un médecin colonel assez âgé (Photo ci-contre) qui venait de perdre une enfant pétrie semble-t-il de qualités et avec laquelle on ne cessera jamais de la comparer. Une enfance difficile vécue jusqu'à l'âge de quinze ans et un viol perpétré par son oncle. Une expérience ratée, dira t-elle reconnaissant être d'un caractère difficile et quelqu'un d'indiscipliné cependant marquée par une éducation studieuse et des résultats scolaires prometteurs au Collège Sainte-Catherine de Sienne, un établissement religieux puisqu'elle y obtiendra plusieurs prix d'excellence. Elle sera donc contrainte de se construire dans l'adversité face à une absente qui pèsera lourd dans le débat. A dix ans, la petite famille quittera l'Algérie pour Aix-en-Provence et Albertine aura bien du mal à s'acclimater à son nouvel environnement. A quinze ans, après n'avoir pas répondu aux attentes de ses parents adoptifs, ceux-ci la confieront à l'Institut du Bon Pasteur où l'adolescente se verra privée de liberté. Une rencontre avec une autre gamine désorientée la verra tenter de s'échapper et de gagner Paris où pour survivre, elle sera contrainte de vendre son corps et de se prostituer.

Albertine Sarrazin, l'amour jusqu'à la mort

Albertine Sarrazin, l'amour jusqu'à la mort

L'écriture et l'envie de dire ce qu'elle avait traversé la sauveront de la misère qui l'attendait. Dès l'âge de douze ans, dans un cahier à spirales qu'elle s'était procurée, elle couchera des impressions. A quinze ans alors qu'elle avait intégré le lycée, son indiscipline lui vaudra d'être placée en maison de correction. Elle parviendra néanmoins en 1953 à obtenir le baccalauréat avec mention bien avant de s'enfuir à Paris où elle finira par se prostituer pour subsister, privée de moyens. Prise en train de chaparder dans un magasin, elle sera emprisonnée à Fresnes puis un vol lui vaudra d'être condamnée à une peine de prison de sept ans. Mise au cachot pour avoir embrassé une autre détenue sur la bouche, elle parviendra à s'évader mais lors de son évasion, elle se brisera l'astragale, un petit os du pied. Parvenue à la route, c'est un dénommé Julien SARRAZIN, un malfrat qui la sauvera en la cachant chez sa mère. Les deux incompris finiront par tomber amoureux l'un de l'autre et par se marier le 7 février 1959 à la mairie du Xème arr. C'est un journaliste du Méridional pour lequel elle avait fait quelques piges dans le midi qui l'adressera à l'éditeur Jean-Jacques PAUVERT qui, en avril 1964, acceptera de publier un premier livre l'Astragale. Un ouvrage qui sera suivi par quelques autres dont La cavale, écrit quelques années avant l'Astragale puis La traversière. En 1966, alors qu'elle était partie s'installer à Montpellier dans une vieille maison qu'elle avait achetée avec Julien et qu'ils avaient baptisée du nom de l'Oratoire, la vente de ses livres commencera à lui rapporter une certaine notoriété. Elle deviendra même très vite la coqueluche des médias par la simplicité avec laquelle elle parlait de tout. D'autant que l'Astragale sera traduite à l'étranger et qu'un film sera tourné. Dès sa sortie, 6 000 exemplaires du livre se vendront en trois jours. C'est à sa plume qu'Albertine SARRAZIN doit sa rédemption, et aussi à ce don qu'elle avait d'écouter et de retenir les mots prononcés autour d'elle, puis de raconter avec un ton bien à elle, ce qui lui était arrivé. « Ma liberté neuve m’emprisonne et me paralyse » dira t-elle dans son premier best-seller. Elle sera l’une des premières femmes à raconter sa vie de prostituée et de délinquante sans chercher à rien dissimuler et sans chercher d'autres thèmes que ce qu'elle avait vécu.

Albertine Sarrazin, l'amour jusqu'à la mort

Fragilisée par l'alcool, le tabac, les opérations récentes et une existence pour le moins chaotique, Albertine SARRAZIN mourra à 29 ans à la clinique Saint-Roch de Montpellier au terme d'une opération délicate des reins. C'était la troisième qu'elle subissait dans l'année. Son mari Julien attaquera la clinique et après deux ans de bataille judiciaire, il parviendra à obtenir gain de cause. Le chirurgien ayant opéré son épouse d'une tuberculose rénale nécessitant l'ablation du rein malade et l'anesthésiste seront condamnés à une peine légère d'emprisonnement mais surtout à verser un dédommagement à Julien SARRAZIN qui à l'époque était assez conséquent. La dépouille d'Albertine sera inhumée à un endroit face à leur maison. Les experts établiront que l'embolie ayant terrassé Albertine était due à un défaut de réanimation et que l'anesthésiste n'était pas diplômé.

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