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Alexandre Villeplane, le capitaine nazi de l'équipe de France de football

 

Une fin peu glorieuse qui n'était visiblement pas à la hauteur d'un homme qui avait été le capitaine de l'équipe de France de football et qui reniera beaucoup de ses relations pour suivre Adolf HITLER et ses concepts fumeux ! Mais quel parcours que celui de cet Alexandre VILLAPLANE (photo ci-dessus) qui représentait encore notre pays lors de la Coupe du Monde de Football de 1930 organisée en Uruguay et qui avait été sélectionné à vingt-cinq reprises au sein de l'équipe de France. Au point que l'on se demande encore comment un footballeur français international, avait pu devenir un tel collaborateur au sein de la Gestapo durant l’Occupation et basculer ainsi dans l'ignominie ? Qui aurait pu penser dix ans avant le début des hostilités qu'un tel homme qui avait été adulé dans les stades pourrait devenir un jour la « légende noire du football français ? » Mais que d'inexactitudes qui subsistent aujourd'hui à propos d'un homme dont on s'efforce de minorer les agissements et la présentation qui en est faite. Tant sur sa date de naissance, de décès ou sur sa taille (1,75 m au lieu de 1,66 m). Comme si la Fédération Française de Football cherchait à brouiller les pistes pour effacer les traces de cette ancienne star de la sélection qui aura fini par trahir son pays à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Né en 1904 dans les quartiers populaires d'Alger, Alexandre VILLAPLANE était arrivé dans le sud de la France à l'âge de 14 ans et à 17 ans, il avait intégré l’équipe première de Sète où il demeurait avant de jouer sous les couleurs du SC Nîmes puis d'intégrer l'équipe du Racing. Bien que d'une petite taille, ce milieu offensif avait pu disputer quelques matchs en Coupe de France avant que sa carrière décolle vraiment en 1925, quatre ans plus tard. Shooteur de classe, inventeur de gestes techniques audacieux, le jeune joueur régalera le public français, qui se massera bientôt dans les stades pour le voir évoluer avec les plus grands clubs du moment. Il honorera d'ailleurs une première sélection en avril 1926 face à la Belgique. Sélectionné ensuite régulièrement en équipe de France, il ne tardera pas à en devenir le capitaine et il emmènera sa formation au Chili disputer la première Coupe du monde de football (On le voit apparaître ci-dessous, il est en haut le 2è en partant de la droite). Mais au sein d'un amateurisme marron où il n'existait pas encore de vrai professionnalisme et où les meilleurs honoraient des emplois fictifs pour vivre de leur passion du dimanche, l'homme fera vite parler de lui dans la presse de l'époque. Tant par son talent que par l'ensemble de ses aventures hors les terrains de football, alimentant de ce fait les nombreuses gazettes. Comme le dira Luc BRIAND qui lui a consacré un ouvrage remarqué : Le brassard, VILLAPLANE était un garçon talentueux et charismatique, certes peu travailleur, et hélas aussi un amateur de belles femmes, de sorties et d’alcool, dont la vie lui échappera au fil des années. Une fuite en avant continue. Amateur assidu de courses de chevaux, VILLAPLANE va effectivement ensuite très vite sombrer dans la délinquance et, en 1934, il sera condamné à six mois de prison pour une affaire de paris hippiques truqués, se liant alors avec le grand banditisme. Ce sera le début de la fin et l'obligation de mettre un terme à sa carrière footballistique en 1935 avant que débute une toute autre carrière moins glorieuse car l'homme était de plus en plus avide d'argent.

Alexandre Villeplane, le capitaine nazi de l'équipe de France de football

Par ses mauvaises fréquentations, VILLAPLANE se retrouvera au début du conflit embarqué dans la bande de BONY et LAFONT de la rue Lauriston, où l’on torturait les résistants. Au début de la Seconde Guerre mondiale, à Paris, on le retrouvera impliqué dans une mauvaise affaire de marché noir et de racket des Juifs. Fréquentant le 93 rue Lauriston, siège dans la capitale de ce qui deviendra la Gestapo française, il finira même en qualité d'officier nazi par être envoyé en mars 1944 à Périgueux pour y commettre quelques exactions avec une équipe de supplétifs maghrébins à travers tout le département. A Mussidan, cinquante-deux personnes seront fusillées le 11 juin 1944, et il en assassinera dix de ses propres mains. Arrêté dans la capitale, il sera condamné à mort le 12 décembre 1944 et fusillé le 27 suivant au fort de Montrouge à Arcueil.

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