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L'antisémite Charles Maurras, ce qu'il faut en savoir...

 Charles Maurras

Né à Martigues près de Marseille en 1868, issu d’une vieille famille provençale, et souffrant de surdité dès l’enfance, Charles MAURRAS a grandi dans un milieu traditionaliste et fait ses études au collège catholique d’Aix-en-Provence. Proche de Frédéric MISTRAL il se proclamera autonomiste et fédéraliste. Adolescent, il se vouera à Paris à l’étude des humanités gréco-latines avant de publier à dix-sept ans un premier article dans les Annales de philosophie chrétienne. Défenseur d’un patriotisme, qu'il qualifiait de « nationalisme intégral » qui reposait sur la condamnation des erreurs commises dans le passé et le rejet de tous les principes démocratiques, ainsi que le retour à une monarchie héréditaire, c'était un militant mais hélas un militant qui avait des faces sombres en lui. Ne serait-ce que par son antisémitisme et ce qui lui avait valu de tenir en avril 1935 des propos insultants à l'égard de Léon BLUM qu'il voulait voir fusillé "dans le dos", ce qui n'était guère surprenant de la part d'un antidreyfusard. Pour lui, la république était caduque et il mettra tout en oeuvre pour le démontrer en lui reprochant d'amalgamer tout ce qu'il haïssait. C'est ce qui l'amènera à créer l'Action Française en 1899, un journal nationaliste qui s'illustrera durant les événements de février 1934 et une tentative d'invasion de l'Assemblée Nationale. Militant catholique qu'il définissait comme un principe d’ordre social, mais agnostique par conviction personnelle, MAURRAS s’attirera les foudres de l’Église qui craignait que son emprise s'étende aux milieux intellectuels catholiques. On dit que le fait d'avoir été obligé de renoncer à son envie d'être marin à cause de sa surdité et de la perte de son père lui avaient fait perdre sa foi. Le Saint-Siège lui reprochera de ne voir dans l'Église qu'un instrument de l'Ordre et non le véhicule de l'Évangile.

Charles MaurrasNotons que l'influence de Charles MAURRAS a en effet été considérable dès avant 1914 dans la jeunesse estudiantine et certains milieux intellectuels politiques. On dira que son courant de pensée avait renouvelé la pensée royaliste française, imprégnant largement les milieux catholiques et conservateurs et préparant les esprits à une revanche contre l'Allemagne. Avant 1914, MAURRAS était d'ailleurs de ceux qui dénonçaient des pacifistes comme Jean LAURES et CAILLAUX assimilant ceux-ci comme des agents de l'Allemagne. Ce qui peut paraître surprenant, c'est qu'il ait continué à écrire dans son journal durant la guerre contre ses ennemis de toujours : Juifs, francs-maçons et marxistes, alors que la France subissait un joug nazi et qu'une solidarité aurait prévalu. Et cela d'autant qu'il était germanophobe et qu'il avait vu l'arrivée d'HITLER d'un très mauvais oeil. Avant-guerre, il avait d'ailleurs réclamé la traduction de «Mein Kampf» pour alerter sur l’expansionnisme allemand. On dit que c'est la menace communiste qui l'a amené à se ranger derrière les Pétainistes après avoir été favorable aux accords de Munich de 1938.

Condamné après la fin du conflit pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi par la Haute Cour de justice de Lyon à une réclusion à perpétuité et à la dégradation nationale, il sera interné à Riom, puis à Clairvaux, sa condamnation entraînant automatiquement sa radiation de l’Académie Française qui l'avait accueilli avant-guerre. Il mourra le 16 novembre 1952. Pourtant, aujourd'hui, si MAURRAS n’est plus un idéologue en vogue, ses thèses ont laissé des traces dans la culture politique française. Notamment lorsque Laurent WAUQUIEZ parle du «pays réel», ou lorsque Philippe de VILLIERS évoque dans ses livres le souverainisme et un catholicisme traditionnel, ou lorsque Marion MARECHAL raconte tout ce que sa «conscience politique» doit à l’historien royaliste Jacques BAINVILLE, proche de Charles MAURRAS. Le général de GAULLE a été lui-même dans sa jeunesse un admirateur pour son engagement patriote .

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