L'affaire de l'ancien nazi Pieter Menten...

 

Pieter MENTEN (ci-contre et ci-dessus) est un SS tueur de Juifs dont on entend rarement parler et pourtant ! Pourtant il aura fallu toute la ténacité d'un enquêteur néerlandais Hans KNOPP, rédacteur en chef du quotidien Le Telegraaf pour arriver à faire appréhender ce collectionneur et amateur d'art, auteur de crimes ignobles et à le faire traduire devant les tribunaux, non seulement pour ses crimes commis sur d'anciens associés juifs mais aussi pour ses vols de biens entrepris chez eux. Des vols qui lui permettront de remplir son manoir de vingt pièces de l'ensemble des tableaux dérobés.

Issu d'une riche famille de Rotterdam, c'est grâce aux relations d'affaires de son père que Pieter MENTEN s'était retrouvé en Pologne, où il se rendra coupable durant la guerre de crimes qui finiront par le perdre. Longtemps suivi à la trace par nombre de ceux qui n'avaient pas oublié ses délits, devenu très riche, MENTEN se servira de sa fortune pour cependant écarter tous ceux qui le menaçaient de dévoiler ce qu'ils savaient de lui. Il envisagera même de quitter les Pays-Bas et de se mettre à l'abri dans un pays étranger. Le trafiquant d’art multi millionnaire parviendra ainsi à échapper à une quantité de charges en diffamant ses accusateurs, mais il sera ultérieurement rattrapé par son passé après avoir tenté de mettre aux enchères des oeuvres volées. Après avoir échappé à des poursuites lors d'un premier procès, il ne parviendra pas à ses fins lors de nouvelles poursuites et d'un jugement ultime en appel qui le verra condamné à une peine d'emprisonnement de dix ans. L'enquêteur néerlandais Hans KNOOP sera aidé dans ses recherches de la vérité par Haviv CNAAN, un journaliste juif du quotidien Haaretz aujourd’hui décédé, dont la famille avait figuré en Pologne parmi les victimes de Pieter MENTEN. 

Un film a été tourné qui reprend la longue traque entreprise dans les années soixante-dix par Hans KNOOP, Juif également, et ce qu'il lui a fallu faire pour pouvoir finalement prouver que Pieter MENTEN avait pu se rendre coupable d'une telle tuerie en Pologne ! Ce film (ci-dessous) connaîtra un très grand succès et pulvérisera lors de sa diffusion tous les records d'audience. Harcelé par les avocats et les partisans de MENTEN, KNOOP reconnaîtra que ce scoop aura effectivement mis fin à sa carrière de journaliste dans un pays considéré par un grand nombre comme n’ayant pas encore tout à fait admis les côtés sombres d'un conflit avec les nazis, et cela malgré une autre affaire retentissante, celle d'Ann FRANK. Cet effroyable tueur de masse décédera le 14 novembre 1987, deux ans après avoir été libéré et avoir purgé les deux tiers de la peine à laquelle il avait été condamné.