Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *

Mort un 25 janvier René Pottier est un champion cycliste dont on ne parle jamais

René Pottier le champion dont on ne parle jamais

René POTTIER... Voilà un nom qu'on entend jamais, même lorsque se court le Tour de France cycliste et pourtant ! Pourtant René POTTIER aura été l'un des tout premiers à inscrire son nom au palmarès de la Grande Boucle ! C'était en 1906, une année où il était encore proposé aux coureurs des étapes longues de plus de quatre cents kilomètres. Ce succès, son succès, il le vivra cependant très mal car, l'année d'après, il se suicidera au faîte de sa gloire. Taciturne à l’excès, René n'avait que vingt-sept ans. En héritage, il laissera un palmarès impressionnant, une réputation d’invincibilité et un surnom, celui de « Roi de la montagne », le premier de tous que beaucoup rêveront ensuite de devenir jusqu'à revêtir ce maillot à pois qu'il symbolise aujourd’hui.

Né en 1879 à Moret-sur-Loing, il aura accédé au monde du vélo grâce à un trésor d’ingénierie civile et grâce à de judicieux placements effectués par son père Léon lors de la construction du Canal de Suez qui firent en effet la fortune de la famille POTTIER et qui permirent à René de pouvoir s'offrir ce bijou de technologie qu’était alors la bicyclette. Passionné de course cycliste, avec son frère André ils participeront régulièrement à des épreuves locales, avant que les deux aînés délaissent peu à peu la pratique sportive pour se consacrer à leur métier. Devenu professionnel en 1904 sans néanmoins avoir obtenu de contrat au sein d'une équipe, René ne tardera néanmoins pas à obtenir quelques résultats probants et à être enrôlé par l’équipe Peugeot-Wolber, la grosse cylindrée de l’époque. En 1905, après avoir fini 2e de Paris-Roubaix et 3e de Bordeaux-Paris dont il avait déjà remporté deux ans plus tôt l'édition amateurs, recordman de l'heure avec une distance de 38,692 km parcourue au vélodrome de Buffalo de Neuilly qu'il portera plus tard à 40,340 km, il fera figure d’outsider au départ du Tour de France. Il y signera une deuxième place dès la première étape avant, dès l’étape suivante, de s'illustrer lors la première véritable ascension de l’histoire du Tour : Le Ballon d’Alsace, un sommet haut de 1173 mètres. Il devra néanmoins attendre 1906 pour remporter l'épreuve devant un certain Georges PASSERIEU après avoir été leader de la course dès la deuxième étape, une édition qui le verra remporter cinq des treize étapes. 

Malgré tous ses succès, personne n’aurait cependant pu imaginer que ce jeune champion pourrait mettre fin à ses jours. D'autant qu'on avait pas vu poindre le moindre désespoir chez René, un garçon très replié sur lui-même. Bel homme, marié depuis deux ans à Marie Zélie HERBERT, et sur le point de devenir père pour la première fois (une fillette naîtra en juin), sa vie privée semblait même être sans accroc. Pourtant, un jour d'hiver de 1907, le 25 janvier, inquiet de ne pas le voir revenir rapporter les clefs d'un atelier où il entreposait ses vélos à Levallois-Perret, l'un de ses amis BARTHELEMY se rendit sur place quelques heures plus tard et constata que le local était verrouillé. Passant par une maison voisine pour accéder à une lucarne sur le toit, il vit alors avec effroi le corps de son ami se balancer au bout d’une corde arrimée à un crochet. Le même crochet qui servait habituellement à clouer son engin au plafond... On ne trouva sur place aucune lettre, aucun indice laissé par le jeune champion qui aurait pu expliquer son geste. Il restera les supputations : une infidélité de son épouse et donc un chagrin d'amour, une thèse que défendra son frère André, un possible surmenage qui l'aurait rendu neurasthénique, un coup de folie soudain lié à une épreuve… Ce qui est sûr, c'est que ce champion était taillé pour le Tour de France et qu'il aurait probablement remporté d'autres éditions de la course, et même dès 1907 !

Commentaires

Articles les plus consultés

Iel se faisait appeler Véronika ou Coupe-zizi...

Par qui sommes-nous dirigés ? Un reportage saisissant...

L'affaire Jean-Michel Trogneux... un mensonge d'Etat ?