Margherita Sarfatti, l'amante juive du Duce...
Parmi les amours secrètes des grands dictateurs, un profil resté méconnu, celui de Margherita SARFATTI qui rencontra le futur Duce fasciste Bénito MUSSOLINI alors qu'il était le rédacteur d'une publication socialiste du nom de l'Avanti et qu'elle était déjà une femme de lettres connue en Italie. Elle était venue le féliciter pour son implication dans un journal qu'elle finançait, elle qui était liée à un avocat des Socialistes italiens du nom de Cesare SARFATTI. "Je suis un homme qui cherche mademoiselle" lui avait alors dit ce Bénito qui avait attiré son attention. Tout pourtant les opposait puisqu'elle était née fortunée et que lui, qui était son cadet de trois ans, était un prolétaire issu du monde paysan. Pourtant, dès les premiers jours de l'année 1913 et malgré leurs différences commencera entre Margherita et le futur Duce une relation intime.
Tout effectivement les opposait et pas seulement leurs origines. Le 28 juin 1914 après l'assassinat de l'archiduc d'Autriche François-Joseph à Sarajevo, alors que Bénito comme tous les Socialistes était au départ plutôt favorable au fait comme quelques autres comme Jean JAURES de s'abstenir de participer à un éventuel conflit, Margherita, elle, souhaitait que l'Italie se range aux côtés des Français et des Britanniques et qu'elle se soulève contre la barbarie allemande en dénonçant la sauvagerie primitive et le le viol par l'Allemagne du droit des personnes. Elle réussira même avant l'embrasement général à ce qu'il change d'avis provoquant même son départ de l'Avanti après son intervention au congrès socialiste en juillet 1914 ce qui lui vaudra son exclusion de chez les Socialistes et la création de Il Popolo d'Italia, un nouveau média qu'elle financera également comme elle l'avait fait avec l'Avanti. Un journal dont le premier numéro paraîtra le 14 novembre 1914. Durant leur collaboration au sein d'Il Popolo d'Italia Margherita s'affirmera de plus en plus comme une conseillère indispensable pour Bénito et pas seulement comme une maîtresse. Alors que celui-ci s'était marié avec la mère de ses enfants. Lorsque Margherita perdra son fils Roberto parti à la guerre, le père de ce fils, Cesare SARFATTI sera dévasté par l'union de sa femme avec Bénito qui était pour lui à l'origine de tout. Hélas, Margherita deviendra membre fondatrice du Parti National Fasciste (PNF), et directrice de propagande elle préparera tous les discours de son Bénito, amenant le futur "Duce" à prendre le pouvoir lors de la Marche sur Rome en 1922. Alors qu'il était sur le point de mettre un terme à ses projets et de partir avec elle se cacher en Suisse, Margherita le poussera à donner une suite à sa marche sur Rome et à s'imposer ! Pour un grand nombre d'observateurs il est clair qu'elle avait des envies de pouvoir s'imaginant déjà en conseillère attitrée d'un nouveau président. Mais, une fois à la tête de l'Italie, Bénito MUSSOLINI oubliera très vite leurs serments d'amoureux dans les bras de plusieurs autres femmes. "Je suis fatiguée de t'aimer" lui écrira t-elle, mais il n'avait que faire de ce qui était devenu de la jalousie. Pourtant, ce sera encore elle qui viendra à son secours quand il se trouvera compromis dans l'affaire MATTEOTTI suspecté d'avoir fait tuer son ancien allié socialiste. Dans un ouvrage qui deviendra un succès d'édition : Dvx elle livrera un portrait réhabilitant de son amant. Ce qui lui profitera car elle deviendra dès lors et pour au moins dix ans son alliée avant que surgisse d'autres menaces après l'arrivée au pouvoir d'HITLER en Allemagne. Bénito MUSSOLINI lui retirera progressivement et dès 1930 une partie de ses prérogatives et pas seulement dans le domaine de l'art, notamment après l'installation de l'épouse légitime à Rome et le mariage au comte CIANO d'Edda la fille de Bénito en 1930.
Fasciste de la première heure elle se sera surtout située aux premières loges de son pays en voyant l’Italie giolittienne basculer dans la dictature, puis après s'en être éloignée le Regime sombrer corps pendant la Deuxième Guerre mondiale. Contre l'avis de Margherita, Bénito nouera une alliance avec HITLER alors qu'elle s'y était opposée. Alertée par les mauvais traitements que ce dernier réservait aux Juifs, elle aura l'espoir de croire qu'elle pourrait influer sur les fâcheuses décisions qui interviendraient. Après tout n'était-elle pas elle-même concernée par ces décisions puisque juive ? Mais son ancien amant ne tiendra pas compte de ses doléances, même après une proposition d'alliance du Président ROOSEVELT qu'il rejettera. La promulgation en Italie des lois raciales en juillet 1938 venant après celles de Nuremberg en Allemagne trois ans plus tôt symbolise cette alliance qui précipitera l’Italie dans la guerre et dans le précipice de la défaite. Son nom figurant dans une liste d'auteurs non souhaités en Italie Margherita devra donc s'exiler lorsque le parti fasciste qu'elle avait soutenu choisira de devenir antisémite et de commencer sa chasse aux Juifs.
C’est depuis l’Argentine que Margherita SARFATTI vivra la mort de Bénito MUSSOLINI qu'elle avait aimé et du fascisme qu'elle avait soutenu sinon initié. En 1947, à son retour dans une Italie devenue républicaine, cette proche de la famille royale tentera encore d’attirer les regards sur la femme de lettres qu'elle était restée, mais sans succès. Margherita n'y retrouvera pas sa soeur Nella GRASSINI déportée à Auschwitz avec l'ensemble des juifs de Venise et qui y était morte. A la mort de Margherita, en 1961, le mystère reste entier autour de cette femme dont on ne peut, encore aujourd’hui, que supposer l’apport intellectuel au fascisme et sa réelle importance aux yeux d'un MUSSOLINI, très chaud lapin, qui l'avait vite remplacée en 1935 par une certaine Clara PETACCI (Photo ci-dessus), une Clara avec laquelle il avait projeté de s'enfuir d'Italie en avril 1945 avant d'être rattrapé et exécuté et pendu par les pieds par des opposants à ce qu'il représentait.
Commentaires
Enregistrer un commentaire